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Arrêt d'essai

Arrêt d'Essai

Un projet soutenu par
la Région Basse-Normandie,
le SPIP du Calvados
et le Ceméa de Basse-Normandie.

L’Association Voyelles, Cendres Delort, Aymeric-Max Gherrak et moi-même, avons fait un livre, un livre de textes et de photographies :

« Art et d’Essai ».


« Arrêt d’Essai » est un travail que nous avons effectué en milieu carcéral, dans les maisons d’arrêt de Caen et Cherbourg quartiers hommes, quartiers femmes.


Avec Cendres Delort, pendant deux mois et demi nous nous sommes rendues dans les prisons, Cendres pour des interventions en arts plastiques et moi pour un travail photographique.


Les détenus devaient réaliser une couverture de livre qu’ils auraient pu écrire, ou qu’ils étaient en train d’écrire.
Un travail de lecture, d’écriture, un travail plastique lesquels engendrent réflexions, oralités et écrits préparatoires.

C’est ce passage en milieu fermé que j’ai tenté de traduire avec mon appareil photographique, un témoignage de ces femmes, de ces hommes enfermés.
L’institution étant fondée sur des autorisations, des règles et des codes, aucun visage n’a pu être photographié, ni portes ni barreaux ni serrures ni alarmes.

 

Délicat de travailler dans ces petits endroits pour saisir ces instants et fragments d’humanité.

NB: Pour la parution du livre, une installation et exposition des photographies, ont été réalisées.

Concernant les photos : travail en numérique, tirages sur papiers encollés sur carton, ainsi que des plus petits tirages, sur papier artisanal…
 

Arrêt d'Essai bis

Il ne me restait plus qu’à me faire 

Toute petite dans ces huit clos.

Il ne me restait plus qu’à devenir

Invisible, pour qu’ils et elles ne me voient plus.

Il ne me restait plus qu’à frôler

Les murs pour ne pas faire de bruit

Il ne me restait plus qu’à être

Silencieuse pour qu’ils et elles m’oublient.

Il ne me restait plus qu’à ouvrir

Grand mes oreilles pour souvent me diriger.

Il ne me restait plus qu’à graver

La lumière, là où il n’y en avait plus.

Il ne me restait plus qu’à restituer

Les images d’un passage que je n’oublierai pas.


 

Je ne parlai pas, j’étais autour pour être dedans.

Il me fallait être silencieuse, presque absente

Lentement je bougeais mon corps, pour ne pas qu’ils me voient.

J’entendais presque tout, j’ai l’image pour restituer.

Dans ces huit clos, parfois serrée, j’étais témoin de cet enfermement

Près de moi la résonance des bruits de couloir, des cris aussi, parfois j’eus peur…

Loin de moi des voix que je ne comprends pas

Ils m’ont presque oublié, m’ont accepté je crois

Leurs traits me marquent, je les inscrits

Ces photos qui me sont  vite nécessaires

De fixer tout cela, devient vite nécessaire

Habitude d’espaces partagés, limites bien tracées dans un cadre infini, avec mon appareil

Je me passe de commentaires et j’essaye d’expliquer

Un réel souvent dramatique, un drame bien réel.

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